★ ... j'ai besoin de changer d'air... ★
"Wulfran !"Un jeune homme, d’une quinzaine d’années environ, se retourne vers la maison qu’il venait de quitter, un peu anxieux de la raison pour laquelle on l’a interpelé de la sorte. Il voit son père dans l’encadrement, les poings sur les hanches et d’un coup, il pense avoir fait une bêtise et se crispe. Il ne fait pas un pas de plus, ni vers son père, ni pour s’en éloigner, non, il attend, simplement, que son père lui explique.
"Ne reviens pas trop tard, on a pas fini les exercices de ce matin et tu le sais."Ses épaules s’affaissent, un peu, de soulagement, et il hoche la tête vers son père. Il sait qu’ils ont encore du travail, s’il veut pouvoir intégrer la garde royale de DunBröch. Depuis ses huit ans, Wulfran sait ce qu’il veut devenir, il veut aider le peuple, il veut le protéger, tout comme son père, il y a des années, avant qu’il ne perde l’usage d’une de ses jambes et ne se voit contraint de prendre une retraite anticipée. Alors depuis qu’il a fait savoir son souhait, son père a pris soin de lui apprendre tout ce qu’il sait, contactant même d’anciens amis de la caserne des gardes pour l’aider dans sa tâche, notamment l’apprentissage de l’épée. A quinze ans, déjà, il est doué, plus doué que certains des soldats présents dans la garde depuis de longues années. Son chemin était tout tracé, il savait où il irait, ce qu’il deviendrait…Ce qui ne l’empêchait pas de vouloir profiter un peu de son enfance. Autour de sa maison, la forêt à perte de vue. Sa mère était une accoucheuse, tandis que son père profite de ce temps libre pour sculpter des petits objets en bois et les vend au grand marché chaque semaine.
Il se balade, sans réel but, quand il la voit, cette jeune femme qui va changer sa vie sans qu’il ne s’en doute en cet instant. Elle fait la cueillette des champignons, chose si commune dans leur région, sauf qu’elle s’apprête à en cueillir un vénéneux. Alors il s’élance sur les quelques mètres qui les sépare et se saisit du poignet de la demoiselle. Elle sursaute et pousse un petit cri de surprise à ses actions et, se rendant compte de la brusquerie dont il vient de faire preuve, relâche promptement le poignet. Elle recule un peu et il lève les mains en signe de paix, cherchant à lui montrer qu’il ne lui veut pas de mal.
"Je m’excuse, je ne voulais pas vous effrayer, mais vous alliez prendre un champignon vénéneux. Il vous aurait rendu très malade." La jeune femme continue de l’observer, méfiante, et il recule encore un peu, lui laissant de l’espace et elle se détend.
"Merci. C’est vrai que j’aurais eu l’air fine, à empoisonner toute ma maisonnée sans le vouloir…" dit-elle, un rire dans la voix et elle fait deux pas vers lui
"Et vous êtes ?""Wulfran.""Eh bien, merci encore Messire Wulfran, mais je dois retourner à ma cueillette. A une prochaine fois, peut-être ?" à cela, Wulfran ne sait pas trop répondre et il se contente de hocher la tête, après avoir vainement ouvert puis refermer la bouche pour parler.
Pendant trois ans, les deux jeunes gens se sont retrouvés régulièrement, autour d’une cueillette ou d’une simple balade. Si aucune promesse, aucun aveu, ni geste déplacé ne sont échangés entre les deux, Wulfran est sûr de ses sentiments. Il aime cette jeune femme, il voudrait en faire sa femme, un jour peut-être, mais le jour de son départ arrive bien plus vite que prévu. Allant une dernière fois dans la forêt, à leur endroit à eux, il attend, des heures durant, sa belle. Il espère la revoir une dernière fois, pour lui parler, lui expliquer et peut-être, si le courage est là, lui demander de l’attendre. Mais elle n’est pas venue et Wulfran est parti pour le château royal de DunBröch, où l’attend sa destinée.
La porte de la salle du trône s’ouvre violemment et un homme entre, le regard sombre de rage et s’adresse au souverain d’un ton qui pourrait lui coûter sa langue s’il ne faisait pas attention.
"Autorisez-moi à aller la chercher votre majesté. Je remuerai tout le royaume et ceux alentours s’il le faut, mais je vous la ramènerai saine et sauve." Le roi le regarde un instant avant de sourire, malgré une certaine surprise. Cet homme, qui est connu pour son calme, son côté réfléchi tout autant que sa dévotion envers ses souverains et son âme de combattant dans les batailles…Il est si étrange de le voir d’un coup si émotif, pris d’une telle rage. L'homme taciturne, mais toujours présent, n’est plus pour l’instant, remplacé par un homme ayant à cœur la rectification d’une injustice.
"J’allais vous faire appeler Wulfran, justement. Vous êtes un de mes meilleurs hommes et le meilleur traqueur que nous ayons à notre disposition. Emmenez quelques hommes avec vous et partez. Mais nous savons déjà qui a enlevé la reine…" le roi fait une pause, car il sait que la nouvelle ne fera certainement pas plaisir à son sujet
"Laszlo."Effectivement, le chevalier tombe des nues, un des leurs ? Mais pourquoi ? Un homme qu’il a longtemps considéré comme un ami, un homme aux côtés duquel il s’est battu pour repousser les ennemis arrivant par la mer, les pirates, les envahisseurs en tout genre…Alors apprendre que c’est lui qui a enlevé la reine…
"Je vois. Les ordres ?""Ramenez-le, vif de préférence, mais si jamais il oppose trop de résistance…" Un regard échangé et Wulfran hoche la tête. Il a compris l’ordre
"Mais le plus important, c’est que vous rameniez ma femme, Wulfran. Pour cela, j’ai une confiance absolu en vous, votre loyauté envers nous n’est plus à prouver." Il choisit ses meilleurs hommes et ils partent pour les terres de Laszlo. Wulfran ne peut s’empêcher de se sentir coupable de ce qu’il fait. Non pas que ça ne soit pas son devoir de protéger les souverains en toute occasion, mais…Son passif avec la reine...Ca le biaise et ce n’est pas une bonne chose. La reine Isobel, cette femme qu’il a rencontrée il y a dix ans lors du mariage du Roi, il la connait depuis plus longtemps en réalité. Quinze ans. C’est l’âge qu’il avait quand il l’a rencontrée dans la forêt. C’est le nombre d’années qui sépare leur première rencontre et aujourd’hui. Le choc de la revoir ici au château, alors qu’il espérait la revoir lors de sa prochaine permission (bien que deux ans se soient écoulés depuis son départ), le figea sur place lorsque le roi présenta sa future épouse. Elle le reconnu aussi, il a pu le lire dans ses yeux, mais ni l’un, ni l’autre n’ont dit quoi que ce soit, comprenant très bien que ce qui avait pu naître entre eux n’aura jamais de suite et encore moins de fin, alors autant tout oublier maintenant, non ? Pourtant, les sentiments restent, et si Wulfran se fait un peu plus protecteur de la reine que d’autres, il prétendra à jamais que ce n’est que parce qu’elle n’a pas d’arme avec elle. Si elle passe un peu plus de temps avec lui que d’autres de la garde, elle dira qu’il lui rappelle un ami d’enfance, sans s’étendre plus. Jamais ils n’ont parlés de cette séparation tacite. Jamais ils n’ont laissé entendre la moindre relation de jeunesse. Jamais ils n’ont eu de gestes qui pourraient être mal interprétés, à dire vrai, ils ne se sont jamais touchés, d’aucune manière depuis le mariage d'Isobel. Mais aujourd’hui, alors qu’elle est en danger, Wulfran n’a qu’une seule idée en tête, la retrouver et la ramener.
Si arriver aux abords des terres de l’ennemi fut chose aisée, entrer à l’intérieur fut plus ardu. Laszlo s’attendait à ce que des hommes du Roi ne tentent de récupérer la Reine, et la sécurité de son château fut renforcée. Ils ont tenté une approche en force, qui se solde par la capture de deux des hommes sur les cinq emmenés en plus de leur leader. Alors le reste use de subterfuge et de ruse pour entrer et une fois à l’intérieur, l’enfer sur terre. Les soldats aux ordres de Laszlo, plus nombreux, ont eu pourtant beaucoup de fil à retordre avec Wulfran et ses hommes, mais ultimement, ils ont tous été capturés. Mais ils ont vu la Reine, elle va bien, à priori. Cependant, plus vite ils la ramèneront, plus vite tout rentrera dans l’ordre.
Ils sont restés enfermés deux jours et deux nuits, mais ce n’est pas du temps perdu, car pendant ce temps, Wulfran observe, apprend, réfléchi, et une nuit, il attire un garde dans sa cellule et l’assomme, lui volant ses clés. Il va libérer tous les autres et, avec discrétion et méthode, font leur chemin dans le château jusqu’à la salle principale du château où, vu l’heure, ils ont de grandes chances de trouver Laszlo. Ce dernier n’est pas heureux de les voir ici et Wulfran s’avance vers lui, conquérant et enragé.
"Si tu as encore une once d’honneur en toi, Laszlo, tu m’accorderas un duel au premier sang. Si je gagne, tu relâches la Reine et mes hommes. Si je perds, eh bien tu feras de moi ce que tu voudras." Il refusait que ses hommes ne soient les victimes de sa défaite si jamais cela venait à arriver. L’homme en face de lui prend le temps de réfléchir et pendant ce temps Wulfran s’enquiert de l’état de la Reine d’un regard, qu’elle lui rend et cela ne passe pas inaperçu aux yeux du traître, même s’il ne dit rien pour le moment.
"Très bien. Gardes, rendez-lui son épée."Le duel fut rude. Après l’évasion forcée qu’il a réalisée et les deux jours sans dormir et presque pas manger, il est loin d’être au top de sa forme, mais il est déterminé, il ne peut pas faillir et laisser Isobel aux mains de ce traître. Dans un cri de rage, il repousse son assaillant, qui tombe au sol et perd son arme, tandis que le chevalier se tient au-dessus de lui, épée tendue sur sa gorge. Un mouvement, si léger, il en finit avec sa vie. Pourtant il n’en fait rien et se contente d’une coupure sur le torse de son adversaire, gagnant effectivement le duel. Il le laisse au sol, et s’avance vers la reine, pour l’emmener avec eux.
"Wulfran !"Il a à peine le temps de se retourner et d’éviter que la dague ne le transperce, mais il ne peut éviter complètement l’assaut et il se retrouve avec une belle coupure au flanc droit, qui lui tire un cri de douleur mais il ne se laisse pas abattre et surtout, ses hommes arrivent et ceinturent le traître, deux autres arrivants pour escorter la reine et l’aider lui à avancer. Le retour vers le château du roi se fait au galop, il a besoin de soin rapidement. Un herboriste du village non loin les a aidés à panser sommairement la blessure, mais il a besoin d’un guérisseur, un vrai et compétent.
Quand le calme est revenu, que Wulfran est correctement recousu et panser, se reposant dans ses quartiers, quelqu’un toque à sa porte.
"Entrez." Il s’attend à voir son capitaine, ou certains des hommes de la garnison, ou ceux venus avec lui durant la mission de sauvetage. Mais non, c’est Isobel qui vient le voir, rafraîchie et changée de toute cette mésaventure. Il se lève du lit où il était assis, par respect
"Votre majesté." Elle ne dit pas un mot et il soupire
"Tu ne devrais pas être là Izzy…" il n’a pas la force prétendre, pas ce soir, pas alors qu’il sort d’une fièvre due à la douleur, pas après ce qu’il s’est passé avec Laszlo, pas alors qu’il la revoit après avoir cru la perdre. Elle s’avance un peu vers lui.
"Je sais. Mais ma raison ne semble pas prompte à me conseiller ce soir…"Un regard, et c’est une véritable réaction en chaîne qui se déclenche, ils se jettent dans les bras l’un de l’autre. Ce n’est pas une étreinte qu’une Reine devrait donner à un de ses soldats, quand bien même ce dernier lui ait sauvé la vie. Ce n’est pas non plus une étreinte qu’il devrait rendre à sa Reine, mais ici et maintenant, ils n’étaient plus Reine et Soldat, mais Isobel et Wulfran. Deux amis, deux anciennes flammes qui ont renoncés l’un à l’autre il y a des années, mais qui, en étant passé si près de se perdre de manière si définitive, voient leur contrôle si bien gardé s’effriter.
"J’ai eu si peur de te perdre…Avec ta blessure…" il la serre un peu plus contre lui et passe une main dans ses cheveux.
"Shh…C’est terminé, tout va bien maintenant…"Du moins, c’est ce qu’il pensait.
Pris dans les effusions de sentiments, ils n’ont pas fait attention aux possibles oreilles indiscrètes et aux yeux voyeurs qui ont eu vite fait d’interpréter pour quelque chose de bien moins chaste ce que la réalité décrit. Après leur étreinte, ils sont restés ensembles, à parler, majoritairement, à s’expliquer ce qu’il s’est passé pour qu’ils se retrouvent dans cette situation en premier lieu, à ne pouvoir se voir autrement que maître et servant, de tout et de rien, du plan de Laszlo à enlever la Reine…Des heures durant. Il faisait nuit et il arrivait, parfois, que la reine fasse chambre à part. Ou le fait que Wulfran passe plus de temps avec la reine que d’autres, de même pour la reine. Tous ces petits détails et choses qui sont considérées comme insignifiantes habituellement, depuis ce fameux soir, elles sont observées avec attention, décortiquées, interprétées…Au grand malheur de Wulfran, qui jamais n’a voulu porter le moindre préjudice à Isobel, qui a toujours fait si attention à ses regards, ses gestes, ses attentions envers elle. Tout cela, ruiné par un seul moment de faiblesse.
Alors certes, la Reine lui a demandé de ne pas chercher à plus défendre son honneur, car il ne ferait qu’attiser les commérages en faisant cela, alors qu’il ne veut que cela, restaurer son honneur, à elle et au Roi, dommage collatéral de cette histoire. Ils ont beau nier de tout leur souffle ces rumeurs d’infidélité, le Roi prenant la défense des deux accusés, ayant une foi certaine en eux, mais rien n’y faisait. Les rumeurs vont et se propagent, alors que Wulfran se renferme sur lui-même, évitant tout le monde lorsqu’il ne devait pas travailler en équipe, reléguant ses heures au service de la surveillance de la Reine à d’autre, évitant tout contact avec elle. Tout cela durant un an, avant que le soldat n’en puisse plus de toute cette histoire et surtout de causer du tort à ses souverains.
"Ta décision est donc prise ?""Oui." Le roi soupire
"Je suis désolé qu’on en soit arrivé là. Je pensais sincèrement qu’avec mon appui et vos démentis, tout finirait par se tasser, et ça arrivera, un jour–""Oui, ça arrivera, quand je ne serais plus là. Les choses vont probablement s’aggraver avant d’aller mieux, car ils prendront cela comme un aveu de ma part, mais au fil des années, il arriveront à oublier et vous et la reine serez plus sereins."Le roi ne sait quoi répondre à tout cela et accepte simplement la démission de Wulfran, sachant très bien qu’il quittera le Royaume dans la soirée. Sac prêt, sa tenue civile enfilée, il attendait sur le port que le bateau soit prêt à partir pour le mener sur le continent. Sa destination finale ? Excellente question, il le décidera au fur et à mesure. Il pourrait devenir mercenaire, ou changer de métier. Peut-être rencontrera-t-il des gens qui l’aideront, ou bien peut-être mourra-t-il dans des plaines ennemies, allez savoir ? Il sent une main sur son épaule et se retourne, y trouvant une jeune femme.
"J’ai cru que je vous avais raté M’sieur Wulfran. Tenez, c’est pour vous." Elle lui remet un petit paquet puis file comme si l’enfer la pourchassait. Etrange. Il ouvre le paquet et y trouve un pendentif, avec des fleurs séchées sous une plaque de verre, petites, blanches, au nombre de deux. Le tout accompagné d’un message. Il est de la reine, elle lui envoie ceci comme cadeau d’adieu. Les fleurs sont des Myosotis, signifiant, en langage des fleurs
« ne m’oublie pas ». Il a un petit rire, faible, triste et désabusé, et jette le bout de papier à la mer, détruisant ainsi la seule preuve physique de cet échange et accroche la chaine autour de son cou.
Il a vagabondé deux ans à travers divers royaumes, cherchant à se faire oublier, donnant un faux nom une fois arrivé sur le continent ; adieu Wulfran Heyerdahl. Bienvenu dans le monde Wolfram Heiderich. Il n’a pas pu changer complètement le nom que ses parents lui ont donné, mais il ne peut pas se permettre de le garder alors que les nouvelles peuvent voyager très vite. Deux années à faire des petits boulots en échange d’un toit et de repas pour le peu de temps qu’il restait. Il ne faisait pas de vague, parlant peu, jamais de son passé. Cet homme si taciturne qu’il en deviendrait presque intriguant, mais ne restant jamais assez longtemps pour vraiment pouvoir devenir une attraction.
Il est arrivé à Corona il y a trois ans maintenant. Si au départ il pensait passer dans le royaume de la même façon qu’il est passé dans les autres, de manière rapide et presque furtive, il n’en fut rien quand il aida les forces de l’ordre à arrêter un bandit. Ce ne fut pas un calcul de sa part, mais il a été dans les forces de l’ordre lui aussi, alors quand il assiste à un crime, son instinct et ses réflexes prennent le dessus sur son cerveau et il agit, avant toute chose, dans le bien de la loi. C’est ainsi qu’il s’est fait remarquer et si au départ il a refusé l’offre de rejoindre la milice urbaine, après quelques jours à réfléchir et à se dire que, à part repartir vers des royaumes où il est passé seulement quelques mois auparavant, il n’avait pas vraiment d’opportunité, il a accepté. DunBröch et Corona ont une mer entre eux, et il a relativement peu de chance de vraiment croiser des gens de là-bas, n’est-ce pas ? Des illusions, qu’il utilise pour se convaincre, pour reprendre cette vie qu’il a laissé en suspens, de l’autre côté de la mer. Cette envie d’aider le peuple, même s’il croit avoir compris que la milice n’est pas forcément la mieux vue des habitants par ce qu’il s’est passé durant la purge, mais quelque part, il se dit que ce n’est pas plus mal. Peut-être est-ce sa punition pour avoir porté préjudice à la femme qu’il aime ? Une partie de lui le pense. S’il a montré de quoi il est capable, il a gardé pour lui certains coups et mouvements qui ont fait sa renommée à DunBröch, et évite de se montrer trop expérimenté dans le domaine, il veut se fondre dans la masse, se faire oublier, faire partie du décor, celui que l’on oublie.
Malgré tout, il a toujours la crainte que quelqu’un ne le reconnaisse et que tout ne recommence, encore, comme un cycle vicieux.
★ ... et mettre fin au mystère ! ★