★ Année, saison et lieu de naissance : tu es née dans le sublime royaume qu’est Corona, pendant le 481ième été, quelques minutes après ta sœur jumelle à qui tu ne ressembles pas, Elzea.
★ Âge : ça te fait 29 années, mais si peu de souvenirs persistent de ton enfance et tes jeunes années avec cette amnésie qui t’enchaîne depuis si longtemps…
★ Métier : depuis la purge, il y a dix ans, tu sers en tant que domestique au palais de Corona. L’idée de quitter ce travail éreintant ne t’a même jamais traversé l’esprit. Après tout, sans ces gens qui t’ont recueillie, tu serais certainement morte le soir de la purge. Il va de soi que tu dois mettre la main à la pâte pour continuer de mériter leur bonté.
★ Statut civil : constamment immergée dans tes pensées, silencieuse, le regard fuyant, tu es discrète comme une ombre dans les couloirs du palais. Tu n’as jamais eu grand intérêt pour les affres de l’amour. Il arrive bien que tu aperçoives des visages agréables à travers la foule, mais tu es tellement obnubilée par la recherche de ta propre identité, par la recherche de ce passé traumatisant qui n’a de cesse de t’échapper que tu n’as jamais recherché la compagnie des hommes, ou celle des femmes.
★ Camp : et malgré ta naissance et la nature des pouvoirs qui sommeille en toi, malgré ton allégeance passée au clan des sorciers, tes souvenirs volés ont fait de toi un canevas vide qu’on s’est empressé de modeler à l’image de quelqu’un que tu n’es pas. Il y a bien ces souvenirs qui font parfois surface, ces cauchemars qui hantent tes nuits et qui te réveillent en sursaut, mais dès que tu ouvres les yeux, les images disparaissent. Et tu ne peux que songer que tu as encore une fois rêvé à la purge, rêvé à cette nuit où on t’a sauvée des sorciers qui voulaient te faire du mal. Aussi, même si tu ne te crois pas assez importante pour adopter une opinion sur la question, ton cœur penche du côté des humains, que tu vois comme les tiens.
★ Avatar : Astrid Bergès-Frisbey
★ Crédits : http://berges-frisbey.tumblr.com/○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○★ Décrivez en quelques lignes votre pouvoir. C’est un pouvoir magnifique qui t’a graciée à l’âge de 11 ans. Contrairement aux membres de ta famille qui avaient la capacité d’influer sur des éléments de la nature, le pouvoir qui a grandi en toi te lie aux animaux; plus particulièrement aux mammifères. Autrefois, tu aimais utiliser ce lien particulier, cette influence que tu avais sur les bêtes qui vivaient autour de vous. Aujourd’hui, tu n’as plus conscience de son existence. Si la docilité des animaux à ton égard te surprend parfois, tu ne crois pas posséder de magie, tu crois plutôt que les bêtes voient ta douceur et n’ont pas de crainte à ton endroit. Les manifestations discrètes de tes capacités sont étroitement surveillées par les gens du palais qui connaissent ta nature cachée. Pour l’instant, ils ne craignent pas que tu devines l’existence de ton pouvoir. Car bien que les chats qui sillonnent les corridors du château, chats que tu attrapes ou chasses aisément du simple ton de ta voix, tes yeux brillant d’un or pur l’espace d’un instant, tu ne te doutes de rien.
★ Quelle a été votre réaction en apprenant que vous étiez un sorcier ? C’est avec soulagement que tu as vu ton pouvoir finalement apparaître alors que tu allais atteindre tes 11 ans. Tes parents ne vous ont jamais caché la nature de leurs dons. Ils étaient des sorciers, ta sœur l’était également. Si la vie avait une justice, tu le serais aussi. Elzea avait reçu le don de l’air de longs mois avant que ton propre pouvoir ne fasse son apparition, alors que tu allais enfin accepter ton sort, alors que tu allais enfin te résigner à penser que la magie ne t’avait pas choisie. Ce genre de choses arrivaient, et ça laisserait un grand vide en toi, mais tu n’y pouvais rien. C’est avec soulagement et surprise que tu as découvert ton pouvoir qui ne ressemble en rien à celui de ta jumelle. Encore une fois, le destin prouvait à quel point Elzea et toi étiez complémentaires; que malgré l’apparence, la personnalité et l’essence même de deux personne qui s’avèrent être aux antipodes, elles pouvaient se compléter de façon surprenante.
Ce souvenir, comme tous les autres, s’est depuis longtemps envolé de ton esprit trouvble. Aujourd’hui, tu ignores posséder des pouvoirs. Et même si cette capacité s’est manifestée à quelques reprises dans les dernières années, tu n’en as pas pleinement conscience. Comme ces lambeaux de vie qui t’échappent constamment malgré tes efforts pour t’en saisir, tu mets ces manifestations sous le compte de ton imagination fertile.
★ Que pensez-vous de la vie à Corona en général ? Corona t’a sauvée et tu lui seras toujours reconnaissante de t’avoir accueillie et de te permettre de gagner ta croûte chaque jour. Tu ne ressens pourtant pas d’attachement particulier à cette ville. Si on te disait que tu dois la quitter, tu n’éprouverais ni tristesse, ni joie, seulement un peu de regret puisque tu as l’impression que ton destin est lié à cette ville, que le secret de tes souvenirs se cache quelque part dans cette cité. La plupart du temps, tu parvient à t’y sentir en paix, mais tu ne sors pas des murs du château une fois la nuit tombée. Parce que les rues de Corona la nuit tombée réveillent une peur viscérale que tu ne comprends pas. Lorsque tu as soulevé le sujet avec l’homme qui t’a reccueillie au château, il a prétendu que ce sont tes souvenirs de cette nuit où les sorciers s’en sont pris à toi qui causent cette peur qui t’étreint les tripes.
★ Où étiez-vous le soir de la Purge, il y a dix ans ? C’était un soir comme les autres. Vous étiez attablés en famille devant un repas préparé par ta mère et discutiez d’un sujet quelconque, comme vous le faisiez tous les soirs. Elzea et toi, malgré votre âge avancé, viviez toujours avec eux, n’étant pas fiancées ou promises à qui que ce soit. C’est une clameur qui a attiré votre attention. Un coup d’œil jeté à travers les rideaux suffit pour comprendre que quelque chose d’anormal était en train de se produire. Le chaos s’est rapidement installé et avant que tu n’aies le temps de comprendre ce qui se passait, ta mère s’effondrait sur le sol. Prise d’une peur incommensurable, tu t’es retrouvée dans la ruelle derrière votre maison, seule… tu as fui avec toute l’énergie dont tu étais capable, mais le milice n’a pas tardé à te rattraper. On t’a terrassée d’une injection d’anis étoilée avant de te ramener au palais. C’est là que tes souvenirs s’en sont allés…
★ Que pensez-vous de l'attitude des humains envers les sorciers ? On t’a empoisonné l’esprit de croyances qui n’étaient pas les tiennes. On t’a convaincue que les sorciers t’avaient fait du mal, qu’ils t’auraient tuée si la milice n’avait pas été là pour te sauver la vie. Les sorciers et leurs pouvoirs t’effraient. La pensée de croiser leur chemin insinue une crainte irrationnelle en toi. Pourtant, tu crois que les humains ne font qu’envenimer les choses en répondant à la violence par plus de violence. Tu persistes à croire que les actes perpétrés par les sorciers ne sont pas commis par pure haine, qu’il existe une raison à leurs actions et que la violence ne suscitera que davantage de cruauté.