★ ... j'ai besoin de changer d'air... ★
Tous les regards étaient rivés vers le ciel, pétillants de mille et une couleurs au gré des feux d’Artifice. La fête du Solstice d’été était un des évènements incontournables de la vie au royaume de Corona. Tous se réunissaient dans les ruelles de la ville, cherchant le meilleur point de vue pour admirer le spectacle. La ville entière levait alors le nez vers les cieux, même les Gardes de la Ville ou les Soldats en faction s’accordaient ce moment suspendu dans le temps. Mais parmi tous ces visages illuminés, il y en avait un qui ne pouvait en profiter. Les yeux embués de larmes, les traites creusées et tirés tant par la fatigue que la douleur, Aloysia était couchée dans le lit de sa chambre, souffrant de milles douleurs, son ventre arrondi se contractait furieusement sous quelques draps. Le lit était entouré d’une foule de gens parmi eux il y avait bien évidement celles qui allaient l’aider et la soutenir dans cette épreuve mais aussi deux jeunes garçons qui tentaient tant bien de mal d’assister à l’évènement. Le premier, Anselme, était le portrait craché du père – Bruns aux yeux noirs -, alors que le plus jeune, Heimrall , avait les cheveux quasi blond et les yeux verts de leur mère. On les fit sortir, priant Anselme d’aller chercher son Père tandis qu’Heimrall était envoyé voir le Feu d’Artifice, les autres femmes restantes participaient à l’accouchement, amenant des bassines d’eau fraîche et d’eau chaude, des draps propres, ou simplement encourageaient Aloysia.
Anselme ne mit pas longtemps à revenir en emmenant son Père dans son sillage, il avait été là a chaque naissance et comptait bien soutenir sa tendre épouse dans cette épreuve, lui tenant la main, l’air soucieux devant la difficulté de l’accouchement.
« Que lui donnez-vous ? » demanda-t’il à l’une des Matrone qui apportait un bol aux lèvres de la futur Mère.
« Du simple lait de pavot, très peu concentré. Ainsi que de l’actée bleue. » Répondit-elle tout en se concentrant sur sa tâche
« Mais regardez-là, elle souffre encore !» « C’est normal, ne vous inquiétez guère. Le pavot aide contre la douleur, mais elle ne sentirait plus les contractions, cela pourrait être dangereux pour elle et pour l’enfant. Sauf votre respect, nous nous devons de laisser la dans cet état, si vous voulez que l’enfant soit en bonne santé et survive. Rappelez-vous pour Heimrall.» Même si Eyrold hocha de la tête, il devenait de plus en plus blafard. Pourtant pas réputer pour être un grand sensible et s’émouvoir pour un rien, il ne supportait aucunement la vue de sa femme souffrante. Comme pour ses premiers enfants, il avait prié pour avoir un autre fils qui ferait de nouveau sa fierté et qui, comme lui, intégrerai la Milice ou bien l’Armée. Car dans la famille, c’était lui qui décidait de l’avenir de chacun, comme son Père l’avait fait, et son Père avant lui …Une longue tradition suivie depuis des générations. Ainsi, de longues heures durant, Aloysia lutta contre la douleur pour pouvoir donner la vie, et les premières lueurs du Jour venaient enfin caresser les murs de la cité. Des pleurs se firent entendre, une jeune femme prit alors dans ses bras l’enfant, frêle et gesticulant, avant de déclarer :
« C’est une fille. » Malgré la fatigue et les effets du lait de pavot, la Mère se hissa sur les coudes pour apercevoir la chair de sa chair, celle qui l’avait fait plus souffrir que les garçons des années auparavant.
« Apportez-la-moi » dit-elle dans un souffle alors que déjà on posa ce petit être contre sa poitrine. Un large sourire illumina son visage alors qu’elle détaillait le nourrisson qui venait d’entre ouvrir les yeux.
« Elle ressemble à Anselme …Ah non elle a les yeux d’Heimrall » Mais Eyrold était toujours sur sa chaise, éberlué. Tout cela pour une fille ? Une fille. Mais qu’allait-il bien faire d’elle ? Pour lui, une femme n’avait sa place qu’à la maison, et ce n’était qu’une source de tracas pour lui trouver un époux convenable. Il leva les yeux au ciel.
« Pourquoi une fille ?! » Il avait prié pour un garçon, pour un futur soldat et non pas pour une poupée peinturlurée.
« Qu’as-tu dit ? » Aloysia planta son regard dans celui de son mari, le défiant en silence d’ajouter un mot de plus. Eyrold était de la vielle école, conservateur et fervent opposant aux sorciers mais il n’était pas un mauvais père, elle le savait. Il garda le silence, détournant les yeux pour les poser sur sa fille
« Et comment vas-tu la nommer ? » Un large sourire s’afficha sur les lèvres de sa femme
« Sigrid ! Comme ta grand-mère » Il entrouvrit la bouche, prêt à se rebeller face au choix de sa femme puis se ravisa.
« A ta guise. Apres tout c’est TA fille » Lâcha t’il sèchement en se levant de son siège et se dirigeant vers la Porte « Je vais annoncer la nouvelle aux Garçons » reprit il en instant bien sur le dernier mot. Après tout, cet enfant lui importait peu.
« Morte. » Un coup sec au niveau des reins l’irradia de douleur. Tombant à genoux dans la neige, elle se tenait le côté droit des deux mains, une grimace lui traversa les lèvres.
« Concentre-toi. » On la bouscula, l’envoyant le nez en premier dans le bouillon de boue et de neige qu’ils piétinaient depuis les premières lueurs du jour. Elle jura entre ses dents, se relevant lentement, effaçant de son visage la grimace qui s’y était peinte. Son corps entier n’était plus que courbatures, bleus et égratignures. D’un geste rageur, elle chassa les mèches de cheveux noir de jais de son front. Elle était trempée jusqu’à la moelle, affamée et fatiguée...
« Je suis prête. » Sigrid se remit en garde, reculant son épaule droite par rapport à la gauche pour ‘offrir moins de surface d’attaque’ comme lui avait expliqué son grand frère. Ses pieds formaient une sorte de L, le gauche toujours devant. Elle était la seule de la famille à avoir la gauche dominante, même si elle usait parfois de la droite, elle éprouvait plus de facilité avec ce côté-là. Il lui avait pourtant été plus difficile à apprendre à écrire et peindre, manier le bout de bois qui lui servait d’épée et bien d’autres choses. Elle avait du juste s’adapter.
« Alors on reprend » Les épées de bois recommencèrent a s’entre choquées, créant une mélodie tantôt saccadée, tantôt plus soutenue. Elle avançait et reculait en fonction des pieds de son adversaire, elle essayait de deviner tant bien que mal le coup suivant, parant parfois au tout dernier moment, parfois au bon instant mais le plus souvent une tape venait couronner son erreur de jugement, sur la main, le cou ou n’importe quel endroit qu’elle avait laissé à porter du morceau de bois.
« Morte, encore. » Cette fois la lame factice claqua sur son fessier, l’envoyant une nouvelle fois les genoux au sol, se salissant encore un peu plus. Elle frappa du poing dans la flaque de boue gelée, éclaboussant son visage de liquide granuleux et glacé.
« Ce n’est pas juste je ... » Une pichenette sur le front la fit taire, face à elle, son adversaire s’agenouilla.
« Tu réfléchis beaucoup trop. Vide toi la tête. Et vas te changer, sinon Mère va hurler. » Heimrall aida sa petite sœur à se relever, essayant les traces de boues qui s’étaient figés sur son visage. Huit années séparaient le frère et la sœur, une complicité était tout de même née entre eux. Heimrall savait la place difficile que tenait Sigrid dans la famille : Aux yeux de son Père, Sigrid était un fantôme, l’ombre du fils qu’il aurait dû avoir. Pour tenter de trouver grâce à ses yeux, elle s’interdisait même toute trace de féminité lorsqu’il était là : elle s’était coupée le cheveux court, relevant sa nuque au grand dam de sa mère, portait pantalon et hautes chausses, voulant suivre ses frères partout où il allait. Et qu’importe les efforts qu’elle faisait, il n’avait que d’yeux que pour son Premier, le hissant sur un piédestal et attisant les dualités entre ses trois enfants.
« Demain on recommence n’est-ce pas ? » Elle essaya tant bien que mal les traces de boue et de neige sur ses vêtements et attrapa le bout de pain que son grand frère lui tendait. Ils s’étaient réfugiés dans une clairière non loin de l’entrée de la Ville pour pouvoir s’entrainer sans qu’on ne les remarque. Heimrall avait cédé aux demandes incessantes de sa sœur mais a la seule condition qu’elle suive les cours de couture et de peinture que leur mère lui avait demandé. Leur Père refusait même l’idée que sa fille ne sache de battre...En fait il n’acceptait que difficilement la présence des Femmes dans le corps de l’Armée de Corona. Un point de vue qu’Heimrall ne partageait pas du tout, et était le sujet principal de dispute entre les trois hommes de la maison. Eyrold était un vieux soldat qui avait vu les pires batailles du Royaume, vouant une admiration sans borne à l’Armée et à la Famille Royale. Anselme suivait les traces de son Père, en bon petit soldat qu’il était alors qu’Heimrall lui n’aspirait qu’à rejoindre la Garde Royale : l’Elite. Mais leurs parents n’étaient pas issus de la noblesse, petite bourgeoisie sans grande fortune, il savait ce rêve hors d’atteinte. Et puis il y avait Sigrid. La fille de la Couturière qui rêvait de batailles et de royaumes éloignés.
« Demain c’est impossible, je serais d’astreinte durant cinq jours... » Une moue boudeuse se dessina sur le visage de la jeune femme, mâchonnant son morceau de pain sans conviction, l’appétit l’ayant quitté. « Ne fait pas cette tête-là voyons Sig’. » Heimrall devait rejoindre son bataille le soir même, pour une longue garde dans les alentours de Corona. Son Père l’avait forcé à rentrer dans l’armée mais Heimrall s’était bien gardé de lui dire que dans les prochains jours c’était dans la Milice qu’il allait rejoindre.
« On se revoit dans cinq petits jours au plus tard. Juré. »De gros flocons de neige tombaient lentement sur le bord du balcon, rajoutant encore un peu d’épaisseur au matelas blanc et duveteux qui s’y était déjà installé. Emmitouflé dans une grosse couverture, elle regardait les ruelles se couvrir d’un nouveau manteau, les gens marchés avec difficultés dans la ruelle en dessous, pariant avec elle-même sur celui qui allait se retrouver de fesses par terre. Un grincement léger lui fit tourner la tête, apercevant alors la silhouette de sa Mère se dessiner dans l’encadrement de la porte. Aloysia tira une couverture sur le lit de sa fille pour s’enrouler dedans et la rejoindre sur le balcon.
« Ton Père ne pensait pas ce qu’il disait... » Elle s’approcha d’elle, lui déposa un baisser sur le haut de la tête et lui installa dans les mains un bol de lait chaud au miel. S’installant aux cotés de sa fille, elle resta un moment silencieuse, regardant à son tour la Ville de Corona se recouvrir de Neige.
« Il a raison. » Sigrid porta à ses lèvres le breuvage brûlant et y souffla doucement dessus. L’odeur réconfortant du miel vient lui caresser le visage. Sa mère lui préparait toujours ce genre de boisson lorsque l’ambiance à la maison était horrible. Plus tôt, au souper, une violente dispute avec éclaté entre la jeune femme, son aîné Anselme et leur Père.
« Je ne serais jamais Soldate. » Elle serra les doigts autour de son bol au point qu’il se mit à trembler, se mordant la lèvre inférieure pour ne pas pleurer.
« Et bien je vais te dire une chose : ton père se trompe. Il s’est toujours trompé à ton sujet, et se trompera toujours. » Le timbre de voix de sa mère étonna la jeune femme. Elle qui l’avait toujours imaginé comme une Épouse attentionné qui ne contredirait jamais son époux avait vu ce soir-là une facette de sa mère qu’elle ne connaissait pas. Aloysia avait tenu tête à son mari comme jamais elle ne l’avait fait devant ses enfants.
« Tu n’es ni Heimrall et les dieux soient loués, tu n’es pas non plus Anselme. Tu n’as pas à leur ressembler. Tu n’as pas à devenir celle que ton Père te dit d’être. Ni à celle que j’aimerais que tu sois. » Elle prit le visage de sa fille entre ses mains, délicatement, et le tourna vers elle.
« Tu as le droit d’être qui tu veux. Tu as le droit de choisir celle que tu seras plus tard. Si tu veux entrer dans l’Armée, alors file. Vas apprendre à te battre. Vas sauver le Royaume. Si tu veux rester ici pour habiller les plus belles femmes de Corona alors reste. Si tu veux partir sur les chemins et découvrir le monde, trouves toi une monture et vas. Ne crains pas ce que ton Père dira. Il est ignorant du talent qui sommeille en toi. Il ne te voit pas comme moi je te vois. Deviens qui tu veux ma fille. Je serais fière quoique tu fasses mais ne cherche pas celle de ton Père, je crains que jamais tu ne l’ais. Pars dès ce soir ou bien jamais. Cela ne changera rien. Il a décidé de l’avenir de ses fils, et même du mien. Mais je lui refuse celui de Ma Fille. Tu comprends ? » D’un hochement lent de tête, Sigrid acquiesça avant de se réfugier dans ses bras. Le lendemain matin, une nouvelle fois elle annoncera a son Père qu’elle rentrera dans l’Armée des qu’elle sera en Age. Avec ou sans sa Bénédiction ,elle le ferait.
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