Lena - She's stronger than you know ! [terminée]

Et je suis certainement la petite fille la plus heureuse du monde. J'aime mes parents et mon grand frère et tout simplement mon prince charmant. Si du haut de mon jeune âge on me demandait de faire un vœu, je souhaiterais que tout reste comme cela. J'imagine que ce n'est pas forcément possible, mais pourtant je le voudrais. Ce que j'aimerai, c'est de ne jamais quitter Corona, de toujours vivre avec Oz.

Et Papa vient de partir, je n'ai pas tout compris sur ce qu'il allait faire, mais d'après Oz c'était quelque chose de dangereux. Alors mon frère avait pris la place de l'homme à la maison et il travaillait dur à la scierie pour que Maman et moi on ne manque de rien. Au début c'était maman qui s'occupait de la maison et qui faisait à manger. Puis les années passant, papa ne revenait pas, Maman était tombé malade et c'était moi qui devait m'occuper de tout à la maison. Par rapport à Oz je pouvais dire que j'étais quand même la plus chanceuse parce que je n'avais pas à me tuer à la tâche pour nous faire vivre, mais ce n'était pas non plus la vie de rêve. Heureusement j'avais quand même droit à mes petits moments d'évasion dans la forêt quand j'allais voir Eidel et sa mère. Malheureusement pour moi, ces moments ne duraient jamais assez et la réalité de la maison était bien trop présente pour que je puisse l'oublier.
Pour autant j'étais encore trop jeune pour me taire, Oz était toujours mon prince charmant et pour lui, pour l'aider le plus possible, je faisais ce qu'il me demandait.

Et je n'ai absolument pas la vie dont je rêvais. J'aime ma mère plus que tout au monde, je n'ose même pas parler de l'amour que j'ai pour Oz, mais passer mes journées à m'occuper de ma mère malade en attendant que mon frère rentre du boulot pour nous nourrir et nous entretenir ce n'était pas dans mes plans. J'ai envie d'autre chose, j'ai envie de liberté, de folie, de légèreté et si je reste ici je n'aurai rien de tout cela. Je n'ai que 15 ans et pourtant j'ai déjà envie d'être égoïste. J'ai envie de partir à l'aventure et de vivre pour moi. Je sais que faire ça à Oz c'est la chose la plus horrible du monde, abandonner ma mère aussi. Je me sens mal d'y penser, mais c'est quelque chose qu'il faut que je fasse. Ne plus voir Eidel aussi va me briser le coeur, mais tant pis.
J'ai rêvé de liberté pendant 3 ans avant de vraiment me lancer, j'ai attendu mes 18 ans et la majorité avant de faire quelque chose pour mon furur. Quand Oz revient du boulot, mon sac est déjà prêt et c'est armé de courage que j'ose lui avouer que je pars. Je suis persuadée que lui aussi voudrait faire la même chose, mais il ne le fera pas alors je le fais aussi pour lui. Du moins j'essaye de m'en persuader mais c'est uniquement pour ne pas me sentir trop coupable. On s'échange des paroles dures, certains mots franchissent à peine mes lèvres que je les regrette trop tard, mais il est trop tard pour faire machine arrière.
La seule chose qui me reste à faire c'est de prendre mon sac, de dire adieu à tout le monde et de partir sans un regard en arrière.

Et mes rêves de liberté sont bien loin derrière moi. En 5 ans oui j'ai eu le temps de parcourir le monde, d'aller de voyage en voyage, mais surtout j'enchaînais les petits boulots et ce n'était pas tout les jours faciles d'avoir assez d'argent pour me nourrir. J'en étais même à me demander si je n'avais pas fait la plus grosse erreur de ma vie. Oz m'avait prévenu que la vie n'était pas facile, mais je n'avais pas voulu l'écouter et j'étais peut-être un peu trop fière pour revenir. Lui et maman me manquaient à un point inimaginable, souvent je me demandais si eux aussi pensaient à moi, mais j'en doutais fort.
Deux ans avec mes 25 ans, j'allais vraiment baisser les bras et rentrer chez moi, mais c'était aussi à ce moment là que j'avais rencontré Jean-Martin. J'étais une toute nouvelle apprentis chez une couturière et il était un peu l'homme à tout faire. Son charme avait très vite opérer sur moi et notre histoire était tout simplement parfaite. Il me faisait rire, m'apporter des fleurs régulièrement et quand je le voyais après le travail, mon s'emballait. Quand je voyais Jean-Martin, je savais que partir était finalement le bon choix. Si j'avais baissé les bras, je n'aurai pas connu ce bonheur.

Je suis enceinte et seule au monde. Apprendre ma grossesse avait été la plus grande joie du monde pour moi et je pensais que ça serait la même chose pour Jean-Martin, mais ce fut tout le contraire. Il voulait absolument trouver une potion qui me ferait perdre l'enfant. Je ne pouvais pas faire ça, c'était au dessus de mes forces. Devant mon obstination, Jean-Martin m'avait tout simplement quitté. J'étais dévasté et je ne savais absolument plus ce que je devais faire.
Mon apprentissage n'était pas terminé, mais je ne pouvais plus rester ici, en sachant que je pouvais croiser Jean-Martin à n'importe quel moment. La seule chose que je pouvais faire, c'était de rentrer à Corona. Tout au long de la route j'appréhendais la réaction de mon frère. On ne s'était pas vraiment quitté en bon terme, je lui avais dit énormément de choses que je regrettais et il aurait toute les raisons du monde de m'interdire l'entrée de sa maison.
En me voyant au pas de sa porte, les retrouvailles avec Oz ne sont pas des plus chaleureuse, ils me reprochent mes paroles et je ne peux lui en vouloir et en voyant mon ventre arrondi il comprend rapidement pourquoi je suis de retour à Corona et son sens du devoir et de la famille lui dicte de me laisser revenir à la maison.

Et cela fait maintenant 5 ans que je suis de retour à Corona. Le retour à la réalité fut compliqué au début, ma relation avec Oz des plus froides. Apprendre la mort de ma mère et celle de la mère d'Eidel n'avait pas aidé non plus à ce que je me sentes en joie. Puis pourtant à la naissance d'Erika, c'était comme si tout avait été remis à sa place. La naissance de sa nièce avait eu raison des dernières réserves de mon frère et maintenant tout est au beau fixe entre nous. J'essaye aussi de me rendre utile autant que possible. Je m'occupe de la maison pour qu'il n'ai rien à faire en rentrant du boulot et quand j'offre également mes talents de couturière aux habitants du village.
Retrouver Eidel a aussi était l'une de mes plus grande joie et c'était tout naturellement que je lui avais demandé d'être la marraine d'Erika.
La seule ombre au tableau était l'absence de Jean-Martin, je n'étais pas malheureuse sans lui, bien au contraire, mais j'aurai aimé que ma fille puisse avoir un père. Surtout que du haut de ses 5 ans elle posait beaucoup trop de question.